Ce numéro de
Sociétés en changement,
« Politiques migratoires : fabrique de l’incertitude ? », révèle combien les politiques migratoires belges amplifient les incertitudes des migrants, immobilisent leurs trajectoires et fabrique une proportion importante de situations irrégulières. Les données démographiques présentées ici montrent ainsi que plus de deux tiers des migrants américains, congolais ou indiens se sont déjà retrouvés au moins une fois sans titre de séjour valide pendant plus de 30 jours consécutifs.
En combinant les outils du droit, de la démographie et de la sociologie, Laura Merla, sociologue au CIRFASE (Centre Interdisciplinaire de Recherche sur les Familles et les Sexualités), Sylvie Sarolea, juriste à l’EDEM (Equipe Droits européens et migrations) et Bruno Schoumaker, démographe à DEMO (Centre de recherche en démographie), ainsi que l’équipe de recherche du projet ARC LIMA de l’UCLouvain montrent que les parcours migratoires sont jalonnés de procédures administratives ou juridictionnelles, dont la complexité croissante impacte lourdement le vécu des personnes migrantes et peut parfois conduire à des situations de non-respect des droits humains.
Leurs recherches veulent comprendre comment les cadres juridiques façonnent les trajectoires administratives, professionnelles et familiales et les projets de vie des migrants. En étudiant de façon précise trois groupes de migrants avec des profils économiques et socioculturels différents: congolais, indiens et Américains, ils révèlent que les contraintes et les zones grises n’affectent pas que les parcours des étrangers des pays dits « en voie de développement » ou du « Sud global ».
Comme dans les numéros précédents, ce numéro de
Sociétés en changement vise à
renforcer la présence des sciences sociales dans les débats de société afin d’en éclairer la complexité.
Le comité de rédaction de Sociétés en changement
