Conférence internationale 'Witchcraft, Belonging and Citizenship in a Global World - Séminaire international de recherche autour
Le Centre d’Anthropologie Prospective (LAAP) organise, à l’attention des doctorants et post-doctorants, un Séminaire International résidentiel de recherche autour des travaux de Peter Geschiere.
Cet anthropologue de renom a travaillé sur les thématiques de la sorcellerie, de la gestion des ressources naturelles et de la construction des appartenances (belonging) et de l'autochtonie, questionnant ainsi de façon transversale le politique, les notions de démocratie et de citoyenneté en Afrique et en Occident. Adoptant une posture épistémologique forte et originale, à travers cette dimension comparative, Peter Geschiere pose comme exigence la décolonisation de la pensée scientifique. Pour lui, cette déconstruction des catégories occidentalo-centrées est un gage de rigueur analytique et un impératif éthique.
Programme
Jeudi 8 décembre 2011 : 15h à 18h
Conférence inaugurale :
Sorcellerie, intimité et confiance, Peter Geschiere (Professor, University of Amsterdam) autour de son nouvel ouvrage Witchcraft, Intimacy and Trust: Africa in Comparison.
Discutants : Professeurs Pierre-Joseph Laurent (LAAP, UCL) et Jacinthe Mazzocchetti (LAAP, UCL)
Vendredi 9 décembre 2011 (9h – 16h30): International Workshop
Durant chaque atelier, les doctorants et les jeunes chercheurs auront l'occasion de présenter leur travail tout en discutant celui de Peter Geschiere. Peter Geschiere et les présidents des ateliers seront les premiers discutants des contributions, mais une participation active des autres communicants est vivement souhaitée afin d’engager des débats critiques et constructifs dans une atmosphère bienveillante. Les langues de travail du Workshop seront le
français et l’anglais. Les contributions de qualité feront l’objet d’une publication ultérieure.
Le premier atelier « Sorcellerie, intimité et confiance »
Président : Pierre-Joseph Laurent (LAAP, UCL)
Au-delà d’un discours traditionnaliste, l’objectif de cet atelier est d’explorer comment une « modernité » de la sorcellerie - sa permanence dans des contextes nouveaux - marque les développements politiques de l'Afrique et est révélateur de la mise à mal des liens de confiance au cœur des sociétés contemporaines.
L’hypothèse de Geschiere est qu’il existe une forte convergence entre la sorcellerie, qui exprime une ouverture relative de la communauté locale, et la globalisation, qui ouvre l’accès à de nouveaux horizons. En outre, pour lui, la sorcellerie participe d’un « ré-enchantement » du monde, qui n’est pas le propre d’une « Afrique de la magie et des ténèbres », artificiellement opposée à un « Occident de la science et de la transparence ». Son analyse soulève donc des questions
épistémologiques importantes, mettant en tension approche dualiste et pluraliste.
Le deuxième atelier « Appartenances : autochtonie, citoyenneté et exclusion »
Présidente : Jacinthe Mazzocchetti (LAAP, UCL)
En dépit du fait que nous vivons dans un monde globalisé, de plus en plus d’acteurs mobilisent leurs identités de façon à s’ancrer profondément dans le local. Ces revendications d’autochtonie – « les fils du terroir » – cherchent à établir un droit irréfutable et primordial d’appartenance et sont souvent employées dans des enjeux politiques afin d’exclure des
acteurs construits comme « étrangers ». Cet atelier explorera les enjeux émotionnels forts et les ambigüités de la notion d’autochtonie, dus à son caractère, a priori naturel et évident, qui procède de dynamiques d’essentialisation. Ces questions seront abordées à partir de recherches empiriques menées tant en Afrique qu’en Europe.
Le troisième atelier « Ressources naturelles, gestions forestières et agricoles, politiques de
développement »
Présidente : Marie Deridder (LAAP, UCL-FNRS)
La pression croissante sur les ressources naturelles soulève des enjeux politico-économiques et fonciers importants. Les projets d’exploitations à large échelle (forestières, agricoles, minières et énergétiques) sont de véritables nœuds gordiens mettant en tension tant les acteurs locaux, nationaux qu’internationaux (communautés locales, écologistes internationaux, exploitants nationaux et expatriés, bailleurs de fonds, politiciens…). La généralisation de ces
grandes exploitations implique une transformation des modes de production locaux. Ce processus concoure à un remaniement profond des êtres au monde de ces sociétés et questionne les formes de gouvernementalités locales.
Par ailleurs, ces objets de recherche peuvent difficilement être appréhendés en dehors d’une perspective interdisciplinaire qui interroge le positionnement des chercheurs au sein de leur propre discipline et communauté scientifique.
Les frais d’inscription à ce Séminaire International s’élèvent à 75 euros, payables après la notification d’acceptation. Sont inclus : la conférence inaugurale, le drink et le repas du 8 décembre 2011 ; le logement de la nuit du 8 au 9 décembre 2011 ; le Workshop, les pauses et le lunch du 9 décembre 2011. Les frais de transport sont à la charge des participants.
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